Critique de l’album Extra Texture de George Harrison
Un disque intimiste mais imparfait
Sorti en 1975, Extra Texture marque une période charnière pour George Harrison. Ce sixième album solo se distingue par un ton plus détendu et plus personnel, mais également par un son plus lisse et commercial que ses précédents travaux. Bien que souvent jugé moins inspiré que des albums comme All Things Must Pass, il mérite une écoute attentive pour comprendre l’évolution de l’artiste après des années de succès avec les Beatles et des turbulences personnelles.
Un tournant dans la carrière de Harrison
Après la sortie de son album monumental *All Things Must Pass* (1970), qui était une œuvre de grande envergure, *Extra Texture* semble presque en retrait. Il offre des compositions plus simples, souvent plus accessibles, mais qui, dans leur simplicité, manquent parfois de la profondeur et de la grandeur qui caractérisaient ses premières œuvres solo.
Des thèmes introspectifs et personnels
Les paroles de l’album sont marquées par une grande introspection, en particulier sur des morceaux comme « You » et « This Guitar (Can’t Keep from Crying) », où Harrison semble se livrer à ses propres tourments émotionnels et spirituels. Il y a une certaine vulnérabilité dans sa voix, et les arrangements musicaux, bien que parfois trop lisses, viennent soutenir cette atmosphère intime.
Un son plus doux et plus soigné
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Le son de *Extra Texture* est dominé par une production raffinée, avec des influences de soul et de funk, qui rappellent l’époque de la musique populaire des années 70. Les guitares douces et les arrangements orchestraux ajoutent une texture riche à l’album, mais certains trouvent que cela peut rendre l’ensemble un peu trop poli, voire un peu fade par rapport à la spontanéité qui caractérisait ses premiers enregistrements. Ce ton plus sage, bien qu’adapté à l’époque, laisse certains fans sur leur faim.
Réception critique et commerciale
A la sortie de l’album, la critique a été partagée. Certains ont apprécié l’approche plus décontractée et intime de Harrison, tandis que d’autres ont estimé que l’album manquait de l’intensité et de l’originalité de ses précédents travaux. Sur le plan commercial, *Extra Texture* a rencontré un succès modéré, atteignant la 8e place des charts britanniques, mais sans obtenir l’impact mondial de ses albums précédents.
Un album sous-estimé
Si *Extra Texture* n’est pas considéré comme un chef-d’œuvre, il est néanmoins un album sous-estimé dans la discographie de Harrison. Il propose une vision plus personnelle et vulnérable de l’artiste, ce qui mérite d’être apprécié à sa juste valeur. C’est un disque à la fois mélodieux et mélancolique, mais qui, de par son approche plus douce, pourrait ne pas satisfaire les attentes des fans de longue date de l’ancien Beatles.